Faire connaissance !

Charlotte fut extrêmement soulagée qu'Hildegarde accepte sa proposition. Elle considérait donc que c'était normal qu'elle ne soit pas totalement attentive aux cours du matin, trop excitée par l'après-midi qui se profilait. Dès que la jeune fille eut avalé son repas au restaurant scolaire, elle se rendit dans leur chambre afin de récupérer ses ustensiles de pâtisserie. Comme elle ne s'était pas encore décidé sur ce qu'elles allaient confectionner, elle emporta avec elle tout son matériel, sans oublier son livre de recettes.

Elle se dirigea ensuite sans se précipiter vers le bâtiment principal, qui abritait les cuisines du salon de thé Miaou. Il faisait si beau dehors qu'elle était tentée de s'asseoir dans l'herbe devant la bâtisse pour attendre Hildegarde, qui l'avait prévenue qu'elle viendrait un peu plus tard. Cependant, Charlotte continua de marcher en direction du salon de thé, car elle voulait que tout soit prêt lorsque son amie arriverait dans la cuisine. Elle arriva avec peine au quatrième étage, s’arrêtant de temps en temps pour reprendre son souffle. Elle entra dans la cuisine et déballa ses affaires.

Lorsque Hildegarde apparue sur le pas de la porte, Charlotte était en train de feuilleter son livre, encore hésitante sur la pâtisserie qu'elle voulait faire. Elle souhaitait faire quelque chose d'assez simple, à la portée d'Hildegarde. Charlotte sourit à son amie et lui dit :

« Je n'arrive pas à choisir ! J'hésite entre une tarte aux fraises et une tarte aux citrons meringuée. »

Puis elle ajouta joyeusement :

« Et si nous faisions les deux ? »

Elle mit sa toque et en tendit une à Hildegarde. Sans plus attendre, Charlotte commença à confectionner les pâtes sablées en mélangeant la farine, le beurre, le sucre et les œufs dans un saladier. La jeune pâtissière étala la pâte dans deux moules à tarte et les mit au four pour une pré-cuisson de 10 minutes. Ce n'est qu'après cela qu'elle relève la tête et qu'elle voit qu'Hildegarde n'a pas bougé depuis son arrivée dans la cuisine. Elle avait juste mis sa toque sur sa tête et regardait la pâtissière avec attention. Charlotte ne l'avait pas oublié, mais elle pensait que l'ornithologue prendrait plus d'initiatives. Mais elle était restée fidèle à son caractère, attendant patiemment les instructions de la pâtissière, sans la déranger. Charlotte s'écria alors :

« Ah oui, excuse-moi ! Je n'ai pas l'habitude d'être avec quelqu'un d'autre dans cette cuisine ! »

Puis, elle s'exclama d'un ton enjoué :

« Si tu as des questions, n'hésite pas. Et viens m'aider à faire la crème pâtissière ! »

Après une demi-heure de préparation, les gâteaux étaient prêts à être cuits. Charlotte était satisfaite, son amie s'était très bien débrouillée. Alors que Charlotte refermait la porte du four, Hildegarde déclara :

« En fait, tu voulais passer cette journée pour en apprendre plus sur nous, non ? Je ne pense pas t'avoir parlé de ce que j'ai fait avant de venir ici, je crois que tu ne connais pas grand chose de moi.»

Puis, sans attendre, Hildegarde enchaîna :

« Comme je suis Ultime Ornithologue, tu dois te douter que j'ai beaucoup étudié les oiseaux. Je t'avoue que j'ai une préférence pour les sphénisciformes…Hum, les Manchots pour faire plus simple. Cette passion m'est venu lorsque j'ai pu prendre part à une expédition en Antarctique, j'ai pu voir là-bas les plus grandes colonies de manchots que je n'aurais jamais pu voir autre part. J'ai beaucoup voyagé, mais ce paysage reste le plus beau à mes yeux. »

Charlotte était assez surprise. Elle ne se doutait pas que Hildegarde eût déjà vécu une telle expérience. Alors que Charlotte se demandait comment elle devait réagir, son interlocutrice lui demanda en souriant :

« Et toi ? Qu'est-ce qui te plaît dans la Pâtisserie ? »

Charlotte se doutait que Hildegarde allait lui poser la question. Alors qu'elle réfléchissait, une délicieuse odeur envahit la pièce. Les gâteaux allaient bientôt être cuits !
La jeune fille répondit alors :

« Quand j'étais petite, je n'aimais pas vraiment cela. Je mangeais des pâtisseries sans m'intéresser à leur conception. Mais comme mes parents sont tous les deux cuisiniers, ils m'ont transmis peu à peu cette passion et je me suis vite amélioré Finalement, j'aime bien le fait de créer ce que j'aime tant manger. »

Charlotte se détourna pour regarder où en était la cuisson des gâteaux. Parler de tout cela lui avait donné faim ! (même si elle venait à peine d'avaler son déjeuner). Comme ils avaient fini de cuir, Charlotte les sorti du four, un dans chaque main. Elle les posa sur le plan de travail et commença à découper le premier, tout en tendant un couteau à Hildegarde pour qu'elle fasse de même avec le second.

Spoiler:

Charlotte servit une part de chacune des tartes à Hildegarde, sans trop lui laisser le choix. À son tour, elle attrapa les deux plus grosses parts de gâteau. Charlotte les engloutit rapidement, tout en scrutant l'expression de Hildegarde. Alors que celle-ci semblait apprécier, Charlotte s'écria :

« Ça goûte, c'est bon ! »

Sous l'air surpris de Hildegarde, Charlotte ajouta :

« Euh… C'est vrai que tu n'as jamais entendu ma devise ! Je l'a dit dès que quelqu'un goûte mes préparations et qu'il a l'air de trouver ça bon ! »

Puis, quand Hildegarde eut fini ses deux parts de tarte, les deux jeunes filles prirent les restes et se dirigèrent vers les jardins de l'académie pour poursuivre leurs activités ensemble.